vendredi 3 décembre 2010

Lady Dada's life

Chérie, passe-moi le sel !

Puisque Lady Dada s’est honteusement fait radier de l’Ordre des Bienheureuses Bénédictines après que le Grand Prêtre l’ai immaculé à cause de son article sur Innocent X-point-trop-innocent( cf: http://www.captainspauldings.com/article.php?article=UID_4ceea6067acde&PHPSESSID=b7430e520c1b3de6cd6c754de7c8a614) , faisant de son bref passage au couvent une tornade de destruction cléricale hérétique et d’incroyance notoire, Lady Dada, moi-même et ma petite personne avons décidé de nous reconvertir.
Amen.

Crénom de Dieu ! *pardon*


Puisque la foi nous barbouille le foie, nous torpille la rate et nous ulcère les hémorroïdes, nous allons Erick et moi – votre très chère et très chaire Ericka - clouer la religion au pilori * hum * et faire l’apologie la plus décadente qui soit de la superficialité.
De l’inutilité.
Du mauvais goût.
En un mot : de la décoration d’intérieure.

Mais si, vous savez, ces objets singulièrement laids et particulièrement inutiles que l’on trouve sur les étagères de toutes nos vieilles tantes dotées de poil au menton et d’un sens du (mauvais) goût développé au-delà de toute raison.

Objets qui vous seront gracieusement légués dans le testament, cela va de soit. Comme un ultime pied-de-nez de Tata-Moustache. Paix à ton âme.
* oh regarde comme la boule à neige avec une fleur en plastique rose et un Jésus bleu phosphorescent fait bien entre le Rubens et le Géricault ! *

Bonjour fauteuils en moumoute rose à fleurs vertes.
Petit Jésus en coquillage et paillettes fluorescentes
ET salières champêtres représentant un couple d’amoureux niais en porcelaine qui danse dans les prés. * Chérie, passe-moi le sel ! Quoique…j'ai plus très faim*




Donc, j’ai le grand honneur de vous présenter la nouvelle entreprise de Lady Dada et moi-même : « Au bonheur des Dindes« ou « Comment faire entrer dix éléphantes dans un magasin de porcelaine «
Ce magasin de décoration fera le bonheur des amateurs de mauvais goût, d'antiquités fallacieuses datant de l’avant-veille et de figurines en porcelaine kitschissimes et écoeurantes de rococo.
C’est notre clientèle de vieilles rombières éléphantesques et de vieilles douairières cacochymes qui va être aux anges !


SAUF QUE.

Sauf que, connaissant votre estimée Lady Dada, vous ne pouviez que vous douter qu’il ne serait pas seulement question de kitsch écoeurant, de couleurs criardes et de nunuches enfarinées dans leurs bons sentiments.

Lady Dada conspue l’idéologie disneyisante niaise et crache à la figure d’un art qui se voudrait décoratif * car s’il est décoratif, où est donc passé l’art ?! *
Ce qui fait l’essence profonde de l’art est de posséder une aura, une authenticité propre que ne possèdent justement pas les simples objets de consommation, qui sont quand à eux, dédiés à la pure production de plaisir. L’art n’est pas plaisir, l‘art n’est pas culture. L’art est autre.

Diantre, comment aurais-je donc pu commettre un article sur une paire de salières gentillettes en prétendant au génie artistique de la consommation ! * Hérésie ! Bouh ! Berk ! Pouah ! *
Bien sur mes petits lapins en sucre : Lady Dada est bien plus subtile que ça voyons ! Vous me décevez tiens !



Maintenant que j’ai éclairé votre lanterne d’ignorance crasse * ou grasse, c’est selon *, je peux vous présenter l’œuvre (ou plutôt la série d’œuvres) de la semaine.
Il s’agit d’une collection de figurines en porcelaine signée Jessica Harisson, compatriote britannique des porno-scato-artistico frères Chapman * comme quoi, les british ne sont peut être pas si flegmatique que le dit la légende *.


SAUF QUE ce n’est pas de simples figurines désuètes et dégoulinantes de couleurs pastelles tels le glaçage d’un gâteau ou les bons sentiments d’une comédie romantique venant des « staïteusseuh ».



Non madame. Non monsieur. Non mes petits lapins en sucre.


Ces porcelaines-là possèdent une dimension satirique tout à fait remarquable, changeant le niais contre le gore, la beauté contre les intestins à l’air et les doux sentiments contre une totale absence de compromis. Bizarre, morbide, glauque, macabre, sordide, sanglant, gore comme se définit elle-même l’artiste.
Et Lady Dada, elle aime ça.


Preuve en images, pour se mettre en appétit :



























Admirez, chaires rombières l’audacieux jeu de contrastes sur lequel est construite la figurine…
Jessica Harisson a parfaitement repris la forme et les poses traditionnelles de ces adoraaaaaables statuettes rococo, qui ne peuvent appartenir * on est tous d’accord * qu’à de parfaites petites jeunes filles de bonne famille. La parfaite fifille à marier, amen.

SAUF QUE * oui, il est tenace celui-là * tout le subtile de l’artiste réside dans le contraste entre la pose gentillette, la blancheur virginale de la robe et la présence perturbante d’hémoglobine et de boyaux défigurant ces jeunes filles proprettes.


Et Lady Dada, ça la fait marrer.

Ainsi, nous ne sommes plus en face d’une vulgaire salière rococo et dégoulinant tellement de niaiserie sucrée qu’on en friserait le diabète.




Non, il s’agit ici d’une puissante satyre de cette perfection de porcelaine qui est, bien évidemment plus conceptuelle que réalisable.
Mais il s'agit également d’une réflexion sur notre propre rapport au corps, dans le but de gratter la surface lisse, immaculée et propre des choses * le politiquement correct en quelque sorte * afin de faire apparaître la véritable essence de la réalité.

Et croyez-moi, cette réalité n’est pas reluisante. Elle est vraie et sans compromis : elle ramène l’homme à ses fondements c’est à dire, à son goût pour l’horreur et le sang. L'essence animale en chacun. * groarg *
Et c’est en ça que Jessica Harisson fait de l’art : l’art a pour but premier de donner accès à la réalité la plus vraie et sans fard, sans langue de bois, sans talonnettes et sans euphémisme politiquement correct.

L’art donne à voir le morceau de viande rouge et saignant que représente chaque homme dans sa réalité la plus crue.








On peut également noter un humour particulièrement grinçant chez cette artiste très brillante : appréciez avec quel soin est rendu le détail des boyaux et autres artères tranchées, chaires nécrosées ou encore simples mares d’hémoglobine donnant une pimpante note de couleur au parquet. * Miam *


J’espère que tout cela vous mettra en appétit mes petits gigots, car la semaine prochaine, le gore est plus présent que jamais !



Lady Dada
Bouchère à ses heures perdues
PS: article dans le Freaky Circus du Captain Spauldings ici :http://www.captainspauldings.com/article.php?article=UID_4cf80a903de17

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